« Tuer le jeune Miraz, peu importe le moyen, peu importe la manière, je le veux mort. Vous avez 10 jours après quoi, c’est vous que je ferai exécuter si je n’ai pas de résultats. »

Le papier était devenu lisse telle Hewin l’avait lu et relu. La missive n’était pas signé, mais le discours et le corbeau noir qui lui avait apporté ne laissait présager aucun doute. Ce message venait du Roi Miaz, l’usurpateur. Celui qui était assis sur le trône à la place de Caspian le Roi légitime. Du moins c’est ce qui se disait. Qui croire dans ces jeux politiques ? Peu importait pour l’esprit, elle n’avait que faire de la guerre. Elle était archelandaise et à juste titre, elle suivait les directives de son peuple : ne pas prendre parti. C’était toujours ce qu’ils avaient fait et c’est ce qu’elle continuerait de faire.
Sans prendre part au conflit qui ravageait le pays, la belle brune avait tout de même tiré son épingle du jeu, en travaillant comme mercenaire. Ceux qui avaient eu vent de son talent, la sollicitait pour faire le sale boulot et cela lui allait bien. Hewin voyageait partout, elle avait toujours de quoi vivre correctement, et cela lui permettait de protéger les siens. Si jamais quelqu’un osait mettre la tête d’un esprit ou d’une quelconque créature à prix, elle n’honorait pas le contrat et allait plutôt alerter les victimes du danger. Ainsi elle assurait leurs sécurités.
Hewin n’était pour personne d’autres que pour les siens. Ses semblables.

Rassemblant ses affaires, la brune roula le parchemin et le glissa dans sa manche. Elle était vêtue d’une tenue confortable, un pantalon prêt du corps, une paie de botte, ainsi qu’un haut léger lui permettant d’être aussi à l’aise que possible dans ses mouvements. Elle enfila une cape légère pour combler sa tenue et quitta son campement. Elle effaça les traces de son passage et se dirigea vers Telmar.

Après quelques heures de marches, elle finit par arriver aux portes de la cité. Visiblement c’était l’heure de grande influence dans la ville. A voir les humains se pavaner dans les rues, étaler leurs richesses et rires à gorges déployer, on se demandait même si la guerre faisait encore rage. Telmar semblait être une cité hors du temps et hors de l’histoire qui se déroulait autour d’elle. Hewin avait besoin d’une couverture pour rentrer incognito entre ses murs, c’est pourquoi elle avait voyage avec un panier  de plantes médicinales à la main. Elle se ferait passer pour une marchande venue vendre ses plantes à quiconque en voudrait bien. Fort heureusement, ses dons d’esprit lui avait permis de faire pousser à une vitesse folle verveine, thym ou camomille. Avançant d’un pas assuré, elle parcourut les derniers mètres qui lui restaient puis entra dans la cité.

Hewin n’avait aucune idée de la manière dont elle allait pouvoir approcher le noble Jason. Il était sans doute surprotéger, entourée d’une garde royale. Aussi elle espérait pouvoir collecter des informations sur le marché. Si nécessaire elle devrait aussi trouver une astuce pour intégrer le château et ainsi pour plus facile atteindre sa cible. Mais pour cela un mot doux au père Miraz pourrait peut être la dépanner. Cette stratégie serait à envisager, si elle ne parvenait pas à ses fins dans les jours à venir.
Poursuivant son entrée dans la ville, elle constata qu’aujourd’hui avait lieu le marché sur la grande place. Les marchés étaient toujours des endroits fabuleux pour récolter les derniers potins du coin. D’un pas assuré, la jeune femme avança jusqu’à une étale libre sur laquelle, elle installa ses plantes. Rapidement quelques passants s’arrêtèrent pour lui acheter des plantes pour résister au rhume, d’après leurs dires, cela se rependait dans toute la ville.

Aimable et souriante, Hewin vendait volontiers le fruit de sa production, en se montrant, souriante, agréable et aimable en toutes circonstances. Bavardant avec ses clients, elle ne parvient pas à avoir des informations très intéressantes pour autant. Visiblement tout le monde aimait parler de la guerre contre Caspian, sans avoir pourtant l’air d’y comprendre quoi que ce soit.
Un jeune homme finit par attirer son regard, il regardait toutes les étales et semblait être connu de tous. Hewin perçut son nom au détour d’une conversation et elle comprit alors qui il était. Aussi il n’hésita pas un instant lorsqu’il s’approcha de son point de vente. « Bonjour Ser, belle journée n’est ce pas ? Je peux vous aider dans votre choix ? ». Elle avait prononcé ses mots avec une voix douce et un sourire vendeur. Jason était devant elle, et elle ne le laisserait pas partir de si tôt.